Depuis la crise sanitaire liée à la Covid-19, les préoccupations liées à la santé mentale au travail n’ont cessé de grandir. Les pouvoirs publics comme les entreprises ont un rôle clé à jouer pour prévenir les problèmes de santé mentale mais aussi pour améliorer le bien-être au travail en instillant des actions sur le long terme et en profondeur.
Ces dernières années, les actualités et les évolutions législatives ont été particulièrement riches et ont permis de faire de nombreuses avancées sur le sujet. En parallèle, de nombreuses innovations ont contribué à améliorer les pratiques en matière de santé mentale tout en sensibilisant davantage d’entreprises sur cette thématique.
Si vous aussi vous souhaitez engager votre entreprise dans une démarche pérenne de prévention de la santé mentale au travail et des risques psychosociaux, alors notre article détaillé vous aidera très certainement.
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Dernières actualités et facteurs affectant la santé mentale au travail
Des chiffres alarmants
Le baromètre publié par Opinion Way pour le cabinet Empreinte humaine ce 9 mars 2023 est édifiant :
- La détresse psychologique des salariés français poursuit sa hausse, passant de 41 % à 44 % en 2023 ;
- 28 % des salariés souffrent d’un burn-out professionnel ;
- Plus de 70 % des personnes interrogées déclarent que la qualité de leur santé psychologique est liée en tout ou partie au travail ;
- Enfin, les jeunes actifs âgés de moins de 30 ans sont les plus touchés avec 55 % d’entre eux qui se déclarent en détresse psychologique, suivis de près par les femmes.
Mieux comprendre les 5 facteurs risques impactant la santé mentale au travail
La dégradation de la santé mentale est un processus long et bien souvent silencieux. On observe traditionnellement ces cinq facteurs de risques :
- La charge de travail disproportionnée : Une charge de travail excessive, des délais trop courts ou encore des objectifs difficilement atteignables peuvent conduire à un niveau de stress très néfaste pour la santé mentale.
- Le manque de reconnaissance : Ne pas se sentir reconnu soit dans ses réalisations ou dans ses efforts peut affecter l’estime de soi et accroître l’insatisfaction professionnelle.
- La perte de sens au travail : Lorsqu’un salarié ne comprend pas le sens de ses actions, il peut se sentir confus et insatisfait. À terme, cela nuit également à sa motivation et donc à sa productivité au travail.
- Les relations interpersonnelles : Les relations au travail, qu’il s’agisse des relations avec le management ou bien entre collègues, ont un impact évident sur la qualité de la santé mentale au travail. Ces dysfonctionnements peuvent se traduire par des conflits au travail, des brimades ou pire encore des formes de harcèlement au travail.
- L’isolement social : Le manque de contacts sociaux a été particulièrement marqué durant la crise sanitaire. Cependant, malgré la fin de cette crise, l’isolement reste le quotidien de nombreux salariés. Ce manque d’interactions sociales accroît la vulnérabilité de ces derniers.
La dégradation de la santé mentale naît avant tout d’un déséquilibre. Cela se produit lorsque les facteurs de protection que sont le soutien, le développement professionnel et le sentiment d’être utile à l’entreprise et à la société ne contrebalancent pas les facteurs de risque.
Les évolutions législatives autour de la santé mentale au travail
Les lois encadrant la santé mentale au travail
Au même titre que la santé physique, l’entreprise est tenue de protéger la santé mentale de ses salariés.
C’est ce que souligne l’article L4121-1 du Code du travail qui prévoit que : “L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.”
Les entreprises doivent aussi évaluer les risques psychosociaux et mettre en place différentes actions de prévention. Ainsi, l’employeur ne peut se contenter d’une application stricte de la loi mais doit aussi anticiper les risques dans l’organisation du travail.
La protection de la santé mentale au travail : une obligation de résultat
La jurisprudence s’accorde sur le fait que l’obligation de protection de la santé mentale constitue bel et bien une obligation de résultat. La responsabilité de l’employeur est d’autant plus forte que celle-ci peut être engagée même en raison de faits survenus en dehors du temps et du lieu de travail.
Les principaux changements induits par la nouvelle loi “santé au travail”
Promulguée en août 2021, la loi “santé au travail” est la concrétisation de la volonté des pouvoirs publics d’améliorer la prévention des risques psychosociaux mais aussi de renforcer la protection de la santé des salariés.
Son entrée en vigueur le 31 mars 2022 a apporté de nombreux changements en matière de préservation de la santé mentale au travail :
- Une définition plus claire du harcèlement sexuel au travail : La définition est désormais alignée avec celle du Code pénal et est reprise en des termes identiques à l’article L1153-1 du Code du travail.
- Les services de santé au travail voient leurs missions étendues : en plus de leur mission traditionnelle consistant à éviter l’altération de la santé des travailleurs, les services de santé au travail sont désormais des partenaires des pouvoirs publics afin de veiller au maintien dans l’emploi tout au long de la vie professionnelle. Par ailleurs, la médecine du travail est aussi au premier plan pour prévenir les impacts négatifs du télétravail ou des formes de travail hybride sur la santé mentale des salariés.
- La mise en place du dossier médical partagé : À condition de recueillir le consentement exprès du salarié, le médecin du travail pourra accéder au dossier médical partagé de celui-ci. L’objectif est de mieux suivre la santé physique et mentale du salarié tout au long de sa carrière professionnelle, même lorsqu’il change d’employeur.
- La visite de mi-carrière : Il s’agit d’une visite médicale qui doit avoir lieu l’année civile des 45 ans du salarié. Son objectif est double : renforcer la prévention de la santé au travail et permettre au salarié de se maintenir dans l’emploi avec si besoin des aménagements de poste ou d’horaire de travail.
QVCT et santé mentale au travail
Depuis mars 2022, la traditionnelle QVT a progressivement évolué vers la QVCT (Qualité de vie et conditions de travail) traduisant ainsi la volonté des gouvernants de mieux tenir compte de l’impact des conditions de travail sur la santé des travailleurs.
Dans les faits, cela se traduit par des actions concrètes destinées à :
- Favoriser l’équilibre vie professionnelle et vie privée ;
- Réduire les niveaux de stress au travail ;
- Créer un environnement de travail positif et favorable à la préservation de la bonne santé mentale des salariés.
Les dernières innovations pour préserver la santé mentale au travail
Les nouvelles technologies ont apporté un nouveau souffle en matière de préservation de la santé mentale des salariés.
Des programmes en ligne pour offrir du soutien psychologique aux salariés
Ces dernières années, de nombreux cabinets de conseil en prévention des risques psychosociaux proposent, en sus de leurs prestations, d’accéder à un espace dédié et personnalisé via une application. Le salarié en fonction de sa problématique du moment peut accéder à une palette de contenus lui permettant d’être acteur de son mieux-être au travail. Ces programmes permettent aussi d’agir de façon plus précoce et de mettre les bons mots sur les maux ainsi identifiés.
Des pratiques organisationnelles amplifiées et repensées
Si le télétravail a d’abord été imposé dans les entreprises, sa pratique est désormais largement répandue. La pratique du télétravail et plus largement du travail hybride a répondu à la volonté de nombre de salariés de se sentir plus libres et responsables dans leurs missions.
Progressivement, la vie professionnelle tend à s’organiser davantage autour de la vie privée. C’est d’ailleurs aussi dans ce contexte que l’idée de travailler seulement quatre jours par semaine au lieu de cinq fait son bout de chemin.
L’utilisation de la réalité virtuelle au service du bien-être
Pour apaiser les équipes et procurer un sentiment de bien-être durable, les casques de réalité virtuelle thérapeutique peuvent être une excellente alternative. Ce type de dispositif permet d’agir directement sur la productivité tout en favorisant la relaxation et la motivation.
Le rendez-vous incontournable
🗓️ Du 23 au 25 mai 2023 à Paris Porte de Versailles, se tiendra le salon Préventica. C’est le rendez-vous incontournable de tous les professionnels désireux d’agir pour améliorer les conditions de travail et la santé mentale.
💡Préventica contribue depuis plus de 20 ans à l’innovation et à l’échange pour faire avancer en permanence les questions de santé, sécurité et qualité de vie au travail.
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Le mot de la fin
Depuis la pandémie de Covid-19, la santé mentale au travail est devenue une préoccupation croissante. Les gouvernants comme les entreprises ont un rôle central à jouer pour prévenir les problèmes de santé mentale mais aussi pour améliorer au quotidien le bien-être au travail.
Les chiffres alarmants témoignent d’une véritable détresse psychologique d’un grand nombre de salariés et sur laquelle on ne peut fermer les yeux. En plus des actions initiées par les pouvoirs publics, les entreprises doivent elles aussi s’engager dans une démarche pérenne et en profondeur des risques psychosociaux de l’ensemble de ses salariés. Et oui, ensemble, on va toujours plus loin !